Les ondes émises par les téléphones portables ne présentent pas de lien démontré avec l’apparition de cancers, selon les conclusions d’une expertise menée par l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Les médias français ont relayé cette analyse qui s’appuie sur un large corpus d’études récentes, sans pour autant écarter des recommandations de prudence concernant les plus jeunes.
Olivier Merckel, responsable de l’évaluation des risques liés aux agents physiques au sein de l’agence, précise que l’expertise a porté sur les ondes radioélectriques utilisées par la téléphonie mobile, la radio ou les objets connectés, et non sur les basses fréquences produites par les lignes électriques. Il rappelle que cette question concerne l’ensemble de la population, à un âge de plus en plus précoce, alors que l’immense majorité des adolescents utilise un téléphone portable et que les technologies évoluent rapidement.
Pour établir ces conclusions, l’Anses a analysé près de deux cent cinquante études jugées les plus solides parmi un millier de travaux publiés depuis ses précédents rapports de 2013 et 2016. Les résultats ne montrent pas de relation de cause à effet entre l’exposition aux radiofréquences et les cancers chez l’humain. Les recherches menées en laboratoire révèlent parfois des modifications cellulaires, mais celles ci restent temporaires, selon Hanane Chanaa, coordinatrice de l’expertise, qui précise que les cellules se réparent après la fin de l’exposition.
Les études sur l’animal présentent, elles aussi, des éléments de preuve limités concernant le rôle des ondes dans l’apparition de cancers. Les données épidémiologiques disponibles chez l’humain, désormais plus nombreuses qu’auparavant, ne fournissent pas non plus d’arguments permettant d’établir un lien avéré, souligne Olivier Merckel.
L’Anses maintient néanmoins ses recommandations de vigilance, particulièrement pour les enfants. Elle rappelle qu’un usage raisonnable du téléphone mobile permet de réduire l’exposition, notamment en privilégiant les communications lorsque la réception est bonne, ou encore en utilisant le mode haut parleur ou un kit mains libres, ce qui éloigne l’appareil du corps.
