Le modèle marocain de réforme sanitaire a été mis en lumière mardi à Buenos Aires, lors du Congrès international du mutualisme. Abdelaziz Alaoui, vice-président de l’Association internationale de la mutualité, y a présenté l’expérience marocaine comme un tournant concret dans l’histoire des systèmes de santé en Afrique.
En 2022, le Royaume a fusionné ses deux régimes distincts, l’AMO des salariés et le RAMED destiné aux personnes à faible revenu, pour créer une plateforme unique : AMO-Tadamon. Une réforme portée par une volonté politique claire et une vision royale, qui a permis d’intégrer plus de 11 millions de citoyens jusque-là en marge du système d’assurance maladie.
Selon Abdelaziz Alaoui, cette transformation ne s’est pas contentée de réorganiser le système en surface. Elle s’est accompagnée d’une mobilisation massive en ressources humaines, d’un déploiement des outils numériques pour alléger les démarches, et d’une large campagne d’information visant à impliquer chaque maillon de la chaîne de soins.
Devant les congressistes réunis en Argentine, il a insisté sur la portée de cette réforme au regard des principes mutualistes. Contribuer selon ses moyens, recevoir selon ses besoins : ce fondement de l’économie solidaire est, selon lui, devenu réalité à l’échelle d’un pays à revenu intermédiaire, là où certains estiment que seules les économies riches peuvent se le permettre.
Le responsable mutualiste a salué un modèle qui, sans miser sur la gratuité systématique, parvient à garantir une couverture médicale élargie et équitable, à travers un mécanisme de contribution partagée. Un modèle qu’il juge transposable, alors que 85 % des Africains restent exclus d’un système d’assurance santé.