Le gouvernement vient de lancer officiellement un nouveau dispositif de soutien aux très petites, petites et moyennes entreprises, qui sera opérationnel à partir de 2026. Ce programme, adossé à la loi-cadre sur l’investissement, vise à encourager les projets productifs, à renforcer la compétitivité des secteurs clés et à réduire les disparités territoriales.
Le mécanisme prévoit des subventions ciblées, versées selon des conventions d’investissement conclues avec les porteurs de projets. Pour être éligibles, les entreprises doivent justifier d’un chiffre d’affaires compris entre un et deux cents millions de dirhams sur au moins une des trois dernières années. Les nouvelles structures peuvent également en bénéficier si elles respectent l’ensemble des autres critères, notamment l’indépendance du capital et un plafond de participation pour les actionnaires dominants.
Trois types d’aides peuvent être cumulés. Le premier est lié à la création d’emplois durables. Le deuxième concerne l’implantation dans des zones jugées prioritaires au titre de l’aménagement du territoire. Le troisième appuie les activités considérées comme stratégiques pour la croissance, comme l’industrie, la technologie ou les services. L’ensemble peut représenter jusqu’à 30 % de l’investissement retenu, dans une fourchette allant de un à cinquante millions de dirhams.
Mais malgré son ambition, le dispositif peine à inclure les très petites structures, en particulier celles qui peinent à franchir le seuil d’un million de dirhams de chiffre d’affaires. De nombreux acteurs, notamment dans l’artisanat ou l’alimentation locale, restent de fait en marge du soutien prévu. Ce constat soulève des interrogations sur la capacité du programme à répondre aux besoins réels de la base du tissu économique, souvent concentrée dans les zones rurales ou à faible densité économique.
L’exclusion implicite d’une large partie des TPE limite la portée équitable du dispositif, alors même que ces entreprises figurent parmi les plus fragiles et les plus dépendantes de l’aide publique pour se développer.
