Le Maroc affirme son rôle de pionnier dans la gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle. Intervenant lors des premières Assises Nationales de l’IA, organisées les 1er et 2 juillet à Salé, Omar Hilale, ambassadeur et Représentant Permanent du Royaume auprès des Nations Unies, a souligné la position active et anticipatrice du Maroc face aux grands enjeux liés à l’intelligence artificielle.
Dans un contexte international marqué par des avancées technologiques rapides et des débats sur les normes éthiques et de gouvernance, le Royaume s’est engagé sur plusieurs fronts. Le choix de nouer des partenariats aussi bien avec les États-Unis qu’avec la Chine témoigne d’une volonté de ne pas rester en marge de cette révolution numérique. Le Maroc entend participer activement à tous les efforts internationaux, en restant fidèle à une approche non-alignée et axée sur la coopération et le partage des savoirs.
Cette démarche vise à inscrire l’intelligence artificielle au service des Objectifs de Développement Durable, à encourager la coopération Sud-Sud et à garantir un accès équitable aux technologies, aux compétences et aux infrastructures numériques. Le Maroc défend une vision où l’accès à ces outils ne relève pas de l’assistance technique mais d’un impératif de justice et de souveraineté numérique.
Au sein des Nations Unies, le Maroc s’est illustré en étant le seul pays arabe et africain à co-présenter avec les États-Unis la première résolution sur l’intelligence artificielle, adoptée par consensus. Le Royaume a également initié et co-préside le Groupe des Amis de l’ONU sur l’IA pour le développement durable, un espace de réflexion internationale qui permet aux États de débattre des enjeux les plus sensibles de cette technologie.
Parallèlement, le Maroc participe aux discussions sur la création d’un Panel Scientifique International Indépendant sur l’IA ainsi qu’au Dialogue Mondial sur la Gouvernance de l’IA. Plus récemment, plusieurs pays d’Asie centrale ont sollicité l’appui du Royaume pour élaborer leur première résolution sur l’IA en lien avec le développement durable, un texte piloté par le Maroc et qui sera adopté prochainement.
En 2025, le Maroc assume également la coprésidence du Forum de l’ECOSOC sur la Science, la Technologie et l’Innovation, et dirige la Coalition pour la Science et la Technologie au service du développement de l’Afrique. Des initiatives qui traduisent la volonté marocaine de promouvoir un usage éthique de l’intelligence artificielle au service des agendas africains et mondiaux de développement.
Dans cette même dynamique, le Royaume prépare une résolution africaine dédiée à l’intelligence artificielle, prolongeant les ambitions exprimées lors du premier Forum de Haut Niveau sur l’IA en Afrique, tenu à Rabat en juin 2024. Cette future résolution portera la voix du continent, attachée à une IA éthique, inclusive et adaptée aux réalités africaines.
Cette stratégie s’inscrit dans la vision de coopération Sud-Sud impulsée par le Roi Mohammed VI et trouve un appui solide dans les actions menées au niveau national. Avec la stratégie digitale « Maroc 2030 » et le déploiement du fonds de 11 milliards de dirhams, le pays se positionne parmi les rares États africains à se doter d’un cadre stratégique dédié à l’intelligence artificielle.
Le Maroc mise sur son capital humain, ses infrastructures technologiques, ses centres de données et ses hubs d’innovation, tels que l’AI Movement de l’UM6P ou celui prévu à Dakhla, pour renforcer son positionnement. Ce maillage technologique pourrait également appuyer la candidature marocaine à l’organisation du Sommet pour l’Action sur l’IA en 2027, après les éditions de Paris et New Delhi.
