La maîtrise de l’anglais progresse lentement au Maroc, mais reste globalement faible selon l’édition 2025 de l’EF English Proficiency Index. Le Royaume se classe au 68ᵉ rang mondial avec un score de 492 points, bien loin des standards internationaux et en retrait par rapport à plusieurs pays africains plus performants.
Dans le détail, la compréhension écrite reste la compétence la plus solide, atteignant 532 points. L’écoute, en revanche, stagne à 460, tandis que l’expression écrite et orale plafonne à 491. Cette configuration met en évidence des difficultés persistantes à produire la langue plutôt qu’à la comprendre.
Le classement régional reflète des écarts significatifs. Fès-Meknès arrive en tête avec 502 points, devant Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Rabat-Salé-Kénitra. La région de Marrakech-Safi se place au cinquième rang, tandis que Drâa-Tafilalet affiche les résultats les plus bas. Du côté des villes, Rabat domine avec 517 points, suivie de Fès et Benguerir. Casablanca reste en position intermédiaire, loin derrière les capitales africaines les plus compétitives. Nador et Ouarzazate ferment la marche.
Le rapport pointe également un déséquilibre important selon les secteurs d’activité. Les meilleurs niveaux sont observés chez les professionnels des ressources humaines, de la recherche-développement et de l’informatique. À l’inverse, les scores sont nettement plus bas chez les techniciens, les comptables, les enseignants ou encore les professionnels du marketing.
Chez les étudiants, le niveau reste préoccupant, avec une moyenne de 473 points. Cette performance figure parmi les plus faibles du pays, signalant des failles profondes dans l’enseignement de l’anglais à l’université et dans les écoles, alors même que la langue s’impose de plus en plus comme un passage obligé sur le marché du travail.
À l’échelle mondiale, le classement est dominé par les Pays-Bas, suivis de près par l’Autriche, l’Allemagne, la Norvège et le Portugal. Avec plus de 620 points, ces pays creusent l’écart avec le Maroc, où le système éducatif peine encore à intégrer la pratique orale dans ses évaluations. Le rapport insiste sur la nécessité de moderniser les approches pédagogiques, d’investir dans la formation continue des enseignants et de repenser les critères d’évaluation afin d’encourager un usage plus vivant et fonctionnel de la langue.




