Le 27e Festival Jazz à Rabat s’est achevé samedi soir sous les applaudissements d’un public conquis. Pendant trois jours, l’amphithéâtre du parc Hassan II, qui accueillait pour la première fois l’événement, a vibré au rythme de croisements musicaux inédits entre artistes marocains et européens.
Imaginé comme une passerelle entre les scènes du Maroc et de l’Europe, le festival a été porté par la délégation de l’Union européenne au Maroc, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, ainsi que la Wilaya de Rabat-Salé-Kénitra.
Chaque soir, deux concerts et deux rencontres artistiques ont rassemblé un public nombreux, avec des soirées affichant complet dès l’ouverture des guichets. Une affluence saluée par Daniele Dotto, chef adjoint de la délégation de l’Union européenne, qui a souligné le succès de cette édition, tout en annonçant que les préparatifs pour la prochaine étaient déjà en cours.
Le directeur artistique du festival, Abdelmajid Bekkas, s’est félicité de la richesse des échanges artistiques noués au fil des soirées. Le jazz européen s’est mêlé aux rythmes gnaoua, aux sonorités amazighes et à des influences rock ou psychédéliques, dans une série de performances qui ont marqué les esprits.
La soirée de clôture a offert deux moments forts. D’abord, une rencontre musicale entre le Mehdi Qamoum Quartet et l’A.M.E. Trio de Belgique. Puis une prestation audacieuse signée Bab L’Bluz Quartet, en dialogue avec le Lina Nyberg Quartet venu de Suède.
Pour Mehdi Qamoum, artiste originaire d’Agadir, cette participation concrétise un rêve de longue date. Il voit dans cette scène un espace de rencontres humaines avant d’être artistiques. Le jazz, dit-il, partage avec le Gnaoua des racines africaines, et ces deux musiques trouvent une résonance naturelle lorsqu’elles se croisent. Une fusion qui nourrit, selon lui, la créativité et la vitalité de la scène marocaine.