À Rabat, un dialogue artistique entre le Maroc et le Gabon

L’ambassade du Gabon à Rabat a accueilli jeudi soir le vernissage de l’exposition « Les grands ponts culturels Gabon-Maroc », un projet artistique croisé porté par deux regards africains : celui d’Ines Noor Chaqroun, peintre marocaine, et celui d’Isham Delberg, artiste gabonais reconnu pour son univers visuel singulier.

La soirée s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités du monde culturel, diplomatique et institutionnel, venues saluer cette initiative qui place la création contemporaine au cœur du dialogue entre les deux pays.

Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a salué l’exposition comme un espace de rencontre entre les imaginaires africains. « Il est essentiel que les artistes africains puissent partager, échanger, se découvrir à travers leurs œuvres », a-t-il affirmé, rappelant l’importance de mieux valoriser les industries culturelles du continent.

L’ambassadeur du Gabon au Maroc, Abdelaziz Branly Martial Oupolo, a pour sa part insisté sur le sens de cette exposition, conçue comme une célébration de la diversité culturelle et de la créativité africaine. « Ce projet est le fruit d’un dialogue entre deux artistes habités par une même passion pour l’art et la peinture », a-t-il déclaré.

Les œuvres présentées traduisent des approches très personnelles, ancrées dans des héritages différents mais traversées par des préoccupations communes. Ines Noor Chaqroun s’inspire des territoires intérieurs, de la transformation identitaire, et de la condition féminine africaine, qu’elle explore à travers une esthétique fluide et introspective. « Ce qui m’inspire, c’est l’évolution intérieure des êtres, leur quête, leur cheminement », confie-t-elle.

Isham Delberg, autodidacte, revendique quant à lui une expression enracinée dans les symboles et la spiritualité de la culture gabonaise. « L’Afrique profonde est une source de génie », affirme-t-il, soulignant la puissance créative née de son propre parcours.

Plus qu’un simple accrochage, l’exposition entend faire de Rabat un espace de circulation artistique entre deux cultures, deux sensibilités, deux géographies. À travers ce face-à-face pictural, les visiteurs sont invités à découvrir des ponts sensibles et inattendus entre le Maroc et le Gabon.