L’Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) place désormais la lutte contre le trafic des biens culturels au cœur de son action. Le directeur général, Abdellatif Amrani, l’a réitéré durant l’ouverture d’une conférence internationale à Rabat, en soulignant l’enjeu patrimonial, sécuritaire et civilisationnel que cela représente.

L’ADII, premier rempart aux frontières, entend renforcer son rôle opérationnel. Contrôles renforcés, sanctions durcies et surveillance systématique des mouvements d’objets culturels figurent parmi les priorités. L’initiative puise aussi dans un cadre de coopération régionale et internationale visant la restitution d’objets spoliés et la démobilisation des réseaux criminels actifs dans ce trafic.

Parallèlement, le directeur de la sûreté nationale, Jamal Lakrimat, a rappelé que la protection du patrimoine relevait autant de la sauvegarde culturelle que de la sécurité nationale. Selon lui, détruire ou détourner des objets d’art revient à nier une partie de l’histoire commune. Les forces de l’ordre s’engagent ainsi dans des enquêtes spécialisées, en liaison avec la justice et les partenaires étrangers, pour démanteler ces filières.

La conférence, organisée du 30 juin au 5 juillet par l’ICESCO avec la Douane du Qatar et sa bibliothèque nationale, réunit plusieurs experts internationaux. Elle propose ateliers et formations axés sur les outils douaniers modernes et les bonnes pratiques pour préserver les biens culturels.

Tan Huism, directrice exécutive de la Bibliothèque du Qatar, a souligné l’importance du rôle des douanes dans cette lutte, ainsi que l’utilité des médias pour sensibiliser l’opinion publique. Elle a ensuite détaillé les engagements de son institution, qui participe à la coopération internationale pour protéger la mémoire collective.