Un traitement injectable contre le VIH, administré seulement deux fois par an, devrait être proposé dès 2027 à un coût de 40 dollars annuels dans plus d’une centaine de pays à revenus faibles et intermédiaires. Cette annonce marque un tournant majeur dans la lutte mondiale contre le virus.
L’initiative, portée par Unitaid et la fondation Gates, repose sur des accords distincts conclus avec plusieurs laboratoires pharmaceutiques indiens. Elle vise à produire des versions génériques du lenacapavir, un médicament initialement développé par la biotech américaine Gilead Sciences, qui le commercialise sous le nom de Yeztugo à un tarif de 28 000 dollars par an aux États-Unis.
Premier traitement préventif à longue durée d’action pour les personnes à risque, le lenacapavir ne requiert que deux injections par an, contrairement aux traitements actuels à base de comprimés quotidiens. Une avancée décisive, selon les acteurs du secteur, pour élargir l’accès à la prophylaxie dans les zones les plus touchées.
« C’est une percée révolutionnaire. Avec ce produit, nous pouvons mettre fin au VIH. C’est désormais à notre portée », a déclaré Carmen Perez Casas, responsable stratégique pour le VIH chez Unitaid. Elle a précisé que la production débutera en Inde, avec pour objectif de la régionaliser par la suite afin de faciliter la distribution locale.
Le président du département santé mondiale de la fondation Gates, Trevor Mundel, a rappelé l’enjeu central de l’accessibilité : « Les avancées scientifiques ne peuvent changer la donne que si elles sont réellement disponibles pour celles et ceux qui en ont le plus besoin. »
En parallèle de cette initiative, un accord distinct entre Gilead Sciences et le Fonds mondial doit permettre une première diffusion du médicament dans certains pays africains dès fin 2025, grâce à un appui logistique et financier des États-Unis.
Malgré une baisse de 40 % des nouvelles infections depuis 2010, le VIH reste un problème de santé publique majeur. En 2024, 1,3 million de nouvelles contaminations ont encore été enregistrées, selon Onusida.