Le gouvernement s’apprête à franchir un cap important dans la régulation du marché pharmaceutique. À la Chambre des représentants, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, a annoncé lundi la finalisation d’un nouveau décret visant à réduire de manière significative les prix des médicaments au Maroc.
Fruit de plusieurs mois de concertation, le texte a été élaboré en coordination avec l’ensemble des acteurs du secteur, dont les industriels, les pharmaciens et les assureurs. Au total, plus de trente réunions ont été tenues pour aboutir à un consensus. Le projet, actuellement dans sa dernière phase, sera bientôt soumis au Conseil de gouvernement pour adoption.
Le ministre a précisé que cette réforme va bien au-delà d’un simple ajustement technique. Elle repose sur une refonte complète du modèle de tarification, avec pour piliers la révision accélérée des prix, la préservation des médicaments à bas coût et le soutien à la production locale. Une mise en œuvre progressive est prévue, afin de garantir la stabilité du marché tout en répondant aux exigences sociales.
Cette initiative s’inscrit dans une volonté affirmée de renforcer l’accessibilité aux soins, d’alléger les charges pesant sur les ménages et de créer les conditions d’un environnement propice à l’investissement dans l’industrie pharmaceutique.
Parallèlement, Amine Tahraoui a présenté le projet de plateforme logistique nationale pour l’approvisionnement en médicaments et dispositifs médicaux. Ce système unifié, pensé pour répondre aux besoins des groupements sanitaires territoriaux, doit permettre de réduire les pertes liées aux ruptures de stock ou aux produits périmés. Son déploiement se fera sur une période de 18 mois.
Concernant la souveraineté vaccinale, le ministre a annoncé la signature de contrats avec l’usine Marbio de Benslimane pour la fourniture de trois vaccins essentiels : pneumococcique, méningocoque et hexavalent. Une enveloppe de plus d’un milliard de dirhams a été mobilisée pour l’achat de 5,4 millions de doses entre 2025 et 2026. La production est déjà lancée, et les premières livraisons au réseau public sont attendues d’ici la fin de l’année.
Un comité scientifique dédié a également été installé pour mettre à jour le calendrier vaccinal et valider les premiers produits issus de la fabrication nationale. Pour le ministre, cette dynamique traduit un changement structurel en profondeur, où la santé publique devient un levier de souveraineté, de justice sociale et de développement industriel.