Depuis mille ans, les animaux changent de taille, et ce n’est pas un hasard. Une équipe française révèle que le facteur déterminant n’est ni le climat ni l’environnement, mais bien… l’homme.
Selon cette étude du Centre national de la recherche scientifique, publiée dans la revue PNAS, les espèces domestiques sont devenues plus grandes, tandis que les espèces sauvages, elles, se sont rapetissées.
Avant le Moyen Âge, le schéma était tout autre. Pendant sept millénaires, domestiques et sauvages évoluaient de concert, leur morphologie suivant les mêmes courbes dictées par les variations climatiques et environnementales.
Les chercheurs expliquent que, depuis 1.000 ans, l’élevage intensif, la recherche de productivité et la sélection ont favorisé l’augmentation de la taille des animaux domestiques, qu’il s’agisse de moutons, de chèvres, de vaches ou de lapins. À l’inverse, la chasse, la fragmentation et la réduction des habitats ont contraint cerfs, lièvres ou renards à rapetisser.
Cette conclusion est le fruit d’un travail titanesque : plus de 80.000 mesures effectuées sur des ossements provenant de 311 sites archéologiques du sud de la France, croisées avec des données paléoclimatiques et paléoenvironnementales recueillies au cours des trente dernières années.
Le CNRS souligne le caractère inédit de cette recherche menée en collaboration avec des bioarchéologues, des climatologues et des spécialistes de l’archéologie préventive. Pour les chercheurs, ces résultats démontrent de manière éclatante la pression croissante des activités humaines sur le monde animal.