Le gouvernement engage un vaste chantier pour redonner souffle aux marchés hebdomadaires, piliers économiques et sociaux du monde rural. Une enveloppe d’un milliard de dirhams sera consacrée à leur modernisation, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, dans une réponse parlementaire.
Ce financement mobilise plusieurs départements, dont l’Intérieur, l’Industrie et le Commerce ainsi que l’Agriculture, appelé à rejoindre le dispositif une fois l’accord en cours finalisé. L’objectif est de transformer ces espaces en pôles mieux organisés, plus attractifs et capables de concilier tradition et développement local.
Le ministre a rappelé que ces souks ne sont pas de simples lieux de transaction. Ils représentent des espaces publics essentiels à l’équilibre des territoires : ils fixent les populations rurales, dynamisent les échanges, assurent des ressources pour de nombreuses communes et conservent une forte dimension sociale et culturelle.
Mais leur fonctionnement reste marqué par plusieurs faiblesses : infrastructures vétustes, poids des intermédiaires, faible organisation des filières et manque de professionnalisation. Le programme national de modernisation vise à remédier à ces dysfonctionnements en améliorant la commercialisation des produits locaux, en créant de meilleures conditions de travail pour les commerçants et en renforçant l’attractivité des territoires.
Le ministère de l’Intérieur accompagne par ailleurs les communes dans ce processus, en leur proposant un appui technique et financier, notamment pour celles disposant de moyens limités. Abdelouafi Laftit a insisté sur la nécessité d’abandonner les modes de gestion traditionnels, tels que la location ou l’administration directe, au profit de formules plus performantes comme la gestion déléguée ou la création de sociétés de développement local. Un guide pratique a d’ailleurs été mis à disposition pour orienter les collectivités vers une gouvernance plus moderne.
Le plan inclut aussi un volet sanitaire, avec des contrôles réguliers dans les abattoirs ruraux et des inspections destinées à garantir la qualité des produits commercialisés. Les marchandises jugées non conformes sont immédiatement retirées des étals.
À travers ce programme, l’État entend replacer les marchés hebdomadaires au cœur de la vie économique et sociale, en préservant leur rôle historique tout en les adaptant aux exigences actuelles de durabilité et de compétitivité.