Le gouvernement poursuit sa stratégie de développement touristique à l’échelle nationale, avec une attention particulière portée à la diversification de l’offre et à la valorisation du tourisme rural. Lors de la séance du 20 octobre 2025 à la Chambre des représentants, la ministre du Tourisme a présenté un bilan détaillé des réalisations du secteur et les nouvelles mesures destinées à renforcer son attractivité et son ancrage territorial.

L’année 2024 a marqué un tournant historique pour le tourisme marocain, avec un record de 17,4 millions de visiteurs, soit l’objectif fixé dans la feuille de route du secteur atteint deux ans avant l’échéance. La dynamique s’est poursuivie en 2025, avec 15 millions de touristes enregistrés à fin septembre, soit une hausse de 14 % par rapport à la même période de l’année précédente. Les recettes touristiques ont, elles aussi, franchi un nouveau cap, atteignant 87,6 milliards de dirhams à fin août, en progression de 14 %.

Ces performances confirment la solidité de la stratégie mise en œuvre depuis plusieurs années. La feuille de route touristique repose sur trois piliers : le renforcement du transport aérien, la promotion ciblée sur les marchés émetteurs et l’amélioration continue de l’expérience des visiteurs. Le gouvernement entend poursuivre cette dynamique pour faire du tourisme une véritable locomotive économique dans toutes les régions du Royaume.

La ministre a insisté sur la transformation du modèle touristique, désormais axé sur l’expérience du voyageur. L’offre nationale s’articule autour de neuf chaînes thématiques et cinq transversales, permettant à chaque région de développer un produit spécifique selon ses atouts. Ce maillage territorial vise à mieux répartir les flux et à valoriser l’ensemble du patrimoine naturel, culturel et humain du Maroc.

Dans cette optique, le tourisme rural occupe une place centrale. Trois filières thématiques lui sont consacrées : la nature et les activités de plein air, le tourisme des déserts et oasis, et la découverte du patrimoine naturel. Ces segments sont également intégrés dans les grands projets structurants prévus par la feuille de route, notamment les parcs naturels d’Ifrane, du Toubkal et de la région Souss-Massa.

Pour soutenir cette dynamique, des partenariats ont été établis avec les compagnies aériennes afin de désenclaver les zones à fort potentiel rural. La formation figure également parmi les priorités, avec la création de nouvelles filières de formation professionnelle dédiées aux métiers du tourisme rural et la mise à niveau des guides spécialisés dans les circuits nature. Parallèlement, un programme spécifique a été lancé pour valoriser seize villages touristiques, doté d’un budget de 188 millions de dirhams.

Sur le plan de l’investissement, le gouvernement poursuit la mise en œuvre d’outils de financement innovants. Le programme Cap Hospitality soutient la rénovation des établissements d’hébergement classés via des prêts à taux zéro, et le programme Go Siyaha, doté de 720 millions de dirhams, accompagne la transformation de 1 700 entreprises touristiques à l’horizon 2026. À ce jour, plus de 1 100 opérateurs en ont déjà bénéficié.

La ministre a également évoqué le rôle du Pacte d’investissement et du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, qui accordent des incitations spécifiques au secteur touristique. Sur le terrain, les Sociétés de développement régionales continuent d’appuyer les petites et moyennes entreprises locales, tandis que la plateforme numérique banqueprojetstourisme.ma met à disposition plus de 200 projets répartis sur les douze régions du Royaume.

Enfin, la ministre a rappelé que la politique touristique s’inscrit pleinement dans la Vision éclairée de S.M le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, visant à faire du tourisme un moteur du développement durable et de la cohésion territoriale. Les zones rurales et montagneuses, a-t-elle précisé, bénéficieront d’un accompagnement renforcé pour exploiter pleinement leur potentiel naturel et humain, dans le respect de l’équilibre environnemental et de la valorisation des communautés locales.