La cinquième édition de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS) a ouvert ses portes ce lundi à Casablanca, réunissant plus de 1 200 décideurs du monde de la finance africaine et internationale autour d’un mot d’ordre : mobiliser le capital africain pour financer la transformation du continent.
Organisé par Jeune Afrique Media Group, en partenariat avec la Société financière internationale (IFC) et le Royaume du Maroc, ce rendez-vous de haut niveau s’impose désormais comme la principale plateforme panafricaine de dialogue public-privé sur l’avenir du secteur financier.
Sous le thème « Libérer la puissance financière de l’Afrique – Il est temps de mobiliser à grande échelle les capitaux nationaux », l’AFIS 2025 s’inscrit dans un contexte de raréfaction des capitaux internationaux et de hausse généralisée des taux d’intérêt. Une conjoncture qui pousse les économies africaines à repenser leurs leviers de croissance et à s’appuyer davantage sur leurs ressources propres pour bâtir un développement durable, souverain et inclusif.
Les échanges se concentrent sur des thématiques clés : la modernisation des marchés financiers, la mobilisation de l’épargne domestique, le financement des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture, de l’industrie et de l’innovation numérique. L’objectif est clair : transformer les économies africaines en puissances d’investissement régionales, capables de financer leurs ambitions sans dépendre de l’extérieur.
« L’Afrique ne manque pas de capital, il se trouve dans nos banques, nos marchés, nos assurances et même dans nos téléphones », a déclaré Amir Ben Yahmed, président de l’AFIS. « Ce qu’il lui faut aujourd’hui, ce sont des mécanismes ambitieux et des passerelles solides pour diriger ces ressources vers le développement. »
Pour Makhtar Diop, directeur général de l’IFC, la clé réside dans la mobilisation de toutes les formes de capital – épargne locale, marchés régionaux et investissements stratégiques internationaux – afin d’asseoir une croissance durable.
La ministre marocaine de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a, pour sa part, rappelé que « la souveraineté financière n’est pas un slogan mais une exigence collective ». Selon elle, l’Afrique doit « reprendre la main sur son destin économique, peser sur les règles du jeu mondial et orienter ses priorités selon ses propres besoins ».
Pendant deux jours, l’AFIS 2025 réunira les dirigeants des plus grandes institutions financières du continent – banques, compagnies d’assurance, fintechs, bourses régionales et fonds de pension – aux côtés de gouverneurs de banques centrales et de régulateurs venus de plus de trente pays africains.
Casablanca accueille pour la deuxième année consécutive ce sommet continental, confirmant sa position de carrefour stratégique de la finance africaine. Avec un système bancaire robuste, une place boursière performante et une vision tournée vers l’intégration panafricaine, le Maroc s’affirme comme un acteur clé du développement du secteur financier sur le continent.
