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Tanzanie : une campagne électorale pilotée par l’IA

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La campagne électorale en Tanzanie, lancée en vue du scrutin général du 29 octobre, se distingue cette année par l’entrée remarquée de l’intelligence artificielle dans l’arsenal de communication politique. Pour la première fois, un parti politique tanzanien mise sur un outil conversationnel automatisé pour interagir avec les électeurs.

Le Chama Cha Mapinduzi (CCM), formation au pouvoir depuis l’instauration du multipartisme en 1992, a développé un chatbot baptisé « Kijani Ilani » — le « manifeste vert » — qui permet aux citoyens de consulter directement les propositions du programme électoral sur des sujets clés comme la santé, l’éducation ou les infrastructures. L’objectif est clair : capter une population jeune, ultra-connectée, sans l’obliger à parcourir l’intégralité du document.

Face à cette innovation technologique, les partis d’opposition ont misé sur une stratégie plus traditionnelle : mobilisation en ligne, campagnes sur les réseaux sociaux, et interpellations directes auprès de la jeunesse urbaine. Mais ces efforts risquent de rester lettre morte.

La Commission électorale tanzanienne a en effet invalidé les candidatures de plusieurs poids lourds de l’opposition, notamment celles de Tundu Lissu pour le Chadema, et de Luhaga Mpina pour l’ACT-Wazalendo. Le premier est sous le coup de poursuites judiciaires, le second aurait, selon l’autorité électorale, enfreint certaines règles de recevabilité.

Dans ce contexte verrouillé, la campagne s’annonce sans réel suspense. Le CCM déroule son programme à bas bruit, conforté par un paysage politique totalement dégagé. La présidente sortante, Samia Suluhu Hassan, brigue un nouveau mandat, forte d’un bilan qu’elle présente comme stable sur le plan économique et apaisé sur le front politique.

Centrée sur des enjeux socio-économiques, sa campagne s’articule autour de promesses de réformes dans les secteurs de l’agriculture, des mines, du tourisme et des infrastructures. La cheffe de l’État entend également élargir l’accès aux services sociaux, notamment en matière de santé et d’éducation.

Elle a par ailleurs annoncé la mise en place d’une commission de réconciliation nationale, et le lancement d’un processus de réforme constitutionnelle. Ces annonces s’inscrivent dans une volonté affichée de donner un nouveau souffle institutionnel à la Tanzanie.

Samia Suluhu Hassan, élue vice-présidente en 2015 puis reconduite en 2020, a accédé à la magistrature suprême en mars 2021, à la suite du décès du président John Magufuli. Elle espère désormais consolider sa position en s’adressant à un électorat en quête de stabilité et de développement.

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