Un fossile mis au jour dans le Moyen Atlas révèle l’existence de Spicomellus, le plus ancien ankylosaure connu. Ce dinosaure herbivore quadrupède, vieux de 165 millions d’années, mesurait environ quatre mètres et pesait jusqu’à deux tonnes. Sa particularité réside dans une armure exceptionnelle, composée de longues épines soudées directement aux côtes et d’un collier de pointes autour du cou, une configuration inédite dans le monde animal.
Cette découverte modifie la compréhension de l’évolution des ankylosaures. Jusqu’ici, les premiers représentants de ce groupe de dinosaures cuirassés étaient considérés comme relativement modestes, sans ornements extravagants. Spicomellus démontre au contraire que des structures défensives complexes existaient dès les débuts de leur lignée.
Le fossile, acquis en 2019 par le Natural History Museum de Londres, a d’abord été identifié grâce à des analyses tomographiques et histologiques. Une mission conjointe maroco-anglo-américaine menée en 2025 a permis de récupérer d’autres éléments du squelette, confirmant son appartenance à un ankylosaure atypique.
Au-delà de la protection contre les prédateurs, les chercheurs avancent l’hypothèse que ces excroissances pouvaient avoir une fonction sociale, pour impressionner ou établir une hiérarchie, une idée appuyée par l’anatomie particulière de sa queue.
La mise au jour de Spicomellus enrichit la connaissance des thyreophores, le groupe qui inclut ankylosaures et stégosaures, dans le contexte du Gondwana. Elle souligne également l’importance de la coopération scientifique internationale et de la préservation du patrimoine fossile face au trafic illégal.