Les plateformes de commerce en ligne comme Shein ou Temu seront bientôt soumises à de nouvelles règles fiscales en Europe. Les ministres des Finances des Vingt-Sept doivent valider, ce jeudi à Bruxelles, la fin de l’exonération de droits de douane pour les colis de moins de 150 euros, jusqu’ici dispensés de taxation à l’entrée dans l’Union européenne.
Cette franchise, initialement conçue pour faciliter les petits achats transfrontaliers, bénéficie aujourd’hui massivement à des plateformes chinoises qui expédient des millions de colis à bas prix vers le marché européen, sans supporter les mêmes charges que les distributeurs locaux. Une situation de plus en plus dénoncée par les industriels et les commerçants européens.
Bruxelles propose d’accompagner cette suppression par l’instauration de frais de traitement sur chaque colis importé. Le montant envisagé serait de deux euros par envoi, même si ce tarif n’a pas encore été arrêté définitivement.
Initialement prévue pour 2028, dans le cadre plus large de la réforme de l’union douanière, cette mesure pourrait être appliquée dès le premier trimestre 2026. Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a plaidé pour cette accélération, évoquant une urgence économique face à une concurrence jugée déloyale.
Dans un courrier adressé aux ministres européens, il souligne que plusieurs secteurs réclament une entrée en vigueur rapide, afin de rétablir un équilibre de traitement entre les plateformes étrangères et les acteurs du commerce local. Un système transitoire pourrait ainsi être mis en place dès le début de l’année prochaine, avant d’être soumis au prochain conseil des ministres des Finances, prévu le 12 décembre.
La France, particulièrement mobilisée sur ce dossier, a réaffirmé sa position. À son arrivée à Bruxelles, le ministre de l’Économie Roland Lescure a insisté sur les enjeux de compétitivité et de protection des consommateurs. Il appelle à une mise en œuvre effective dès le début de l’année 2026.
