Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, a appelé jeudi à Casablanca à une refonte du Code du travail capable de répondre aux mutations profondes que connaît la société marocaine. Selon lui, l’évolution rapide des formes d’emploi et les transformations économiques imposent une adaptation urgente de la législation.
Invité d’une conférence-débat organisée par le média Médias24, le ministre a rappelé que ce chantier s’inscrit dans le cadre du dialogue social en cours. Il ne s’agit pas seulement de stimuler la création d’emplois mais aussi de renforcer les bases d’une société équilibrée.
Il a notamment souligné l’impact croissant du télétravail, du travail à temps partiel et des plateformes numériques, de plus en plus prisés par les jeunes générations. Pour Younes Sekkouri, ces nouvelles réalités nécessitent un cadre légal plus souple, permettant à chacun de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle.
Sur le plan économique, il a plaidé pour un droit du travail qui encourage la compétitivité sans remettre en cause les droits fondamentaux des salariés. Il a insisté sur la nécessité d’introduire une flexibilité encadrée, particulièrement dans les secteurs soumis à de fortes variations saisonnières.
Le ministre a par ailleurs insisté sur l’importance de renforcer les mécanismes de contrôle et de sanction afin d’assurer le respect des droits des travailleurs. Il a défendu l’idée d’un droit du travail fondé sur la dignité, la responsabilité et l’équilibre, qui ne peut, selon lui, se construire qu’avec la participation de l’ensemble des acteurs de la société.
La rencontre a rassemblé des représentants syndicaux, du patronat et des organisations professionnelles autour des enjeux de la future réforme. Les syndicats ont défendu une approche globale ancrée dans la justice sociale et l’intégration des mutations numériques. Le patronat, pour sa part, a appelé à une réforme progressive, ciblée et alignée sur les exigences d’investissement et de création d’emplois formels.