Le Choiseul Africa Business Forum a ouvert mercredi sa sixième édition à Rabat, réunissant près de 800 décideurs économiques venus d’Afrique, d’Europe et du Golfe. Cette rencontre internationale, placée sous le thème « Made with Africa », met en avant l’industrialisation, l’innovation et les exportations comme moteurs d’une croissance partagée.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, est intervenu par message vidéo pour rappeler les ambitions du continent en matière d’intégration aux chaînes de valeur mondiales. Le Forum se donne pour objectif de consolider des partenariats stratégiques autour d’une Afrique actrice de son développement, capable de peser sur la scène économique globale.
En ouverture, Pascal Lorot, président de Choiseul Africa, a salué l’évolution du Forum, qu’il décrit comme un espace de réflexion, d’échanges concrets et de mise en réseau. Selon lui, l’Afrique ne se pense plus seulement comme un marché prometteur, mais comme un partenaire à part entière dans la transformation mondiale. Il a insisté sur la nécessité de co-construire avec le continent, en valorisant ses ressources humaines, sa créativité et sa capacité d’innovation.
De son côté, Paul Koffi Koffi, commissaire au sein de l’UEMOA en charge du développement de l’entreprise, des mines, de l’énergie et de l’économie numérique, a livré une analyse lucide des déséquilibres économiques actuels. Il a évoqué les défis structurels qui freinent encore le développement du continent, parmi lesquels la faible industrialisation, l’importance du secteur informel et les carences en formation professionnelle. Il a aussi mis en garde contre les menaces sécuritaires et environnementales, tout en rappelant que l’Afrique possède de solides atouts pour bâtir un modèle de croissance souveraine.
Malgré un tissu industriel encore embryonnaire, le continent bénéficie d’un socle naturel et démographique unique, entre biodiversité agricole, ressources minières et productions d’exportation stratégiques comme le cacao, le coton ou le café. Pour M. Koffi, la stabilité politique, la bonne gouvernance et la sécurité restent des prérequis pour tirer pleinement parti de ces ressources.
Au fil des panels et des sessions de travail, cette édition 2025 explore les leviers d’une industrialisation durable, les outils de financement adaptés aux réalités locales et les nouvelles formes de coopération entre acteurs africains et partenaires internationaux. Une centaine d’intervenants se succèdent pour interroger le rôle de l’Afrique dans l’économie mondiale et réfléchir à des modèles ancrés dans les territoires.




