Au Moussem Moulay Abdellah Amghar, la tbourida féminine s’impose comme l’un des moments les plus attendus de cette édition. Trois sorbas exclusivement composées de cavalières défilent chaque jour sur les pistes du premier et du deuxième mehrek, offrant un spectacle à la fois maîtrisé et empreint de panache.
Vêtues de costumes spécialement conçus pour elles, ces amazones du baroud allient précision technique, synchronisation et maîtrise parfaite de leurs montures. Leurs salves résonnent avec autant de puissance que celles de leurs homologues masculins, confirmant que la discipline requiert la même dose de courage, de rigueur et de savoir-faire, quel que soit le genre.
Cette présence féminine, de plus en plus visible dans les moussems du Royaume, témoigne du rôle actif des femmes dans la préservation des traditions équestres. De nombreuses jeunes filles s’initient désormais à cet art, poussées par la passion du cheval et l’envie de rejoindre des associations spécialisées.
Parmi les figures marquantes, Zahia Abou Layth, première allama de Doukkala, dirige depuis 2003 une sorba qui s’est imposée comme l’une des plus reconnues. Avec ses cavalières, elle défend une pratique exigeante, respectueuse du cheval et des codes de la tbourida, et participe régulièrement au Moussem.
Les prestations féminines ont su fédérer un public fidèle, composé aussi bien d’hommes que de femmes, contribuant à élargir l’audience de cet art équestre. Leur succès illustre la capacité des cavalières à investir des disciplines longtemps dominées par les hommes et à y exceller.
Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’édition 2025 du Moussem, qui se poursuit jusqu’au 16 août, conjugue célébrations religieuses et manifestations culturelles. Veillées coraniques, dikr, madih, conférences, démonstrations de fauconnerie et soirées artistiques rythment cette grande fête populaire, vitrine vivante des traditions de Doukkala.