La transition numérique de l’administration publique continue de prendre forme. Lors de son intervention devant la Chambre des représentants ce lundi, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a annoncé que plus de 35 000 entreprises ont été créées par voie électronique grâce à la plateforme dédiée.
Ce chiffre illustre la dynamique enclenchée en matière de simplification administrative. Le portail national des services numériques propose désormais plus de 600 prestations, réparties selon plusieurs axes fonctionnels. La ministre a précisé que ces services sont progressivement adaptés aux exigences légales, notamment celles relatives à la protection des données personnelles (loi 09.08) et à la cybersécurité (loi 05.20).
À ce jour, environ la moitié des services en ligne sont en conformité avec ces textes, soit plus de 120 prestations ayant déjà fait l’objet d’un encadrement spécifique sur le plan réglementaire. Cette mise en conformité se poursuit de manière graduelle, dans le cadre d’une approche coordonnée entre les différentes parties prenantes.
La ministre a également fait le point sur l’évolution du portail “Idaraty”. Un chantier est en cours pour structurer et unifier le modèle de données des procédures administratives. L’objectif est de bâtir une base cohérente qui servira de socle à un futur assistant virtuel intelligent, capable de répondre automatiquement et de manière fiable aux demandes des usagers.
Un projet pilote a d’ailleurs été lancé cette année autour de 300 procédures prioritaires, donnant lieu à la création d’une première base unifiée. Celle-ci permettra à terme d’améliorer la recherche intelligente, de fluidifier les démarches et d’accélérer la transformation numérique de l’administration.
Sur le volet technologique, la ministre a annoncé le lancement en janvier prochain de la feuille de route nationale sur l’intelligence artificielle, baptisée “Maroc IA 2030”. Cette stratégie s’appuiera sur la création du réseau “Jazari Institute”, conçu comme un ensemble de centres d’excellence, à vocation scientifique et technologique.
Ce dispositif comprendra une plateforme centrale chargée de coordonner l’ensemble des initiatives avec les instituts régionaux. Il visera à stimuler la recherche, développer l’innovation et renforcer l’usage de l’intelligence artificielle au service de l’administration et de l’interopérabilité des systèmes publics.
La ministre a également souligné que le Maroc a enregistré une progression notable dans les classements internationaux liés à la préparation à l’intelligence artificielle, gagnant 14 places pour atteindre le 87e rang mondial et la 8e position à l’échelle MENA.




