La ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naima Ben Yahya, a rappelé à Rabat que l’élaboration d’un cadre législatif destiné à lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence envers les femmes figure parmi les priorités nationales. Elle s’exprimait lors du lancement de la vingt troisième Campagne nationale contre les violences faites aux femmes, organisée avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population.
Elle a insisté sur le fait que ce chantier dépasse le cadre institutionnel de son ministère et requiert l’implication de l’ensemble des acteurs, aux niveaux local comme national. Elle a rappelé que la loi ne se limite pas à régler des relations ou à définir des obligations. Elle porte aussi les valeurs d’une société et la manière dont celle ci répond aux attentes des citoyens.
La ministre a souligné que cette campagne reflète l’engagement de toutes les parties prenantes à consolider l’égalité et à renforcer les droits des femmes, dans l’esprit des exigences constitutionnelles et des Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, qui appelle régulièrement à améliorer les conditions des femmes et des filles et à encourager leur présence dans les espaces de décision.
Elle a rappelé les avancées enregistrées par le Maroc ces dernières années en matière de droits humains et de réformes institutionnelles. Ces progrès ont concerné la justice, la protection sociale, l’adoption d’un cadre juridique de lutte contre la violence et la révision de plusieurs textes relatifs aux droits économiques et politiques.
Mme Ben Yahya a annoncé à cette occasion la création d’une unité centrale dédiée au soutien des femmes victimes de violence, ainsi que le lancement officiel de la plateforme Aman Laki, accessible sur le site du ministère et via une application mobile. Elle a également indiqué que la loi 103.13 fait l’objet d’une révision afin de tenir compte des acquis et de corriger les limites observées sur le terrain.
Le secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, Omar Hjira, est revenu sur le rôle de l’autonomisation économique dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Selon lui, des textes de loi et des campagnes de sensibilisation ne suffisent pas si les conditions économiques ne permettent pas aux femmes de réduire leur vulnérabilité. Il a mis en avant l’accord cadre signé avec le ministère de la Solidarité, qui vise à renforcer la présence des coopératives féminines et des MPME dirigées par des femmes sur les marchés internationaux et à les intégrer davantage dans les chaînes de valeur tournées vers l’export.
Le secrétaire d’État chargé de l’Artisanat, de l’Économie sociale et solidaire, Lahcen Saadi, a rappelé que les réformes engagées par le Maroc ont profondément transformé la place des femmes dans la société. Il a souligné les avancées permises par l’intégration de l’autonomisation sociale et économique dans les politiques publiques et par le développement de l’économie sociale et solidaire, où les femmes jouent un rôle central.
La représentante de l’UNFPA au Maroc, Marielle Sander, a insisté sur l’importance d’un cadre législatif cohérent et protecteur, aligné sur les engagements internationaux du Royaume. Elle a rappelé le rôle joué par les réformes entreprises au cours des deux dernières décennies et réaffirmé l’engagement de l’organisation à accompagner les évolutions juridiques et institutionnelles en cours.
Le lancement de cette campagne, qui se tient jusqu’au 10 décembre, a été marqué par la signature d’un accord de partenariat avec plusieurs départements, dont le Commerce extérieur, l’Artisanat, l’Économie sociale et solidaire, ainsi que la Fondation Maison de l’Artisan. La cérémonie a également donné lieu à la diffusion de deux vidéos de sensibilisation, l’une officielle, l’autre mettant en avant des personnalités engagées dans la lutte contre la violence et la discrimination envers les femmes.
La campagne ambitionne d’identifier les dispositions discriminatoires encore présentes dans les lois nationales, de stimuler un débat public participatif en faveur d’un cadre législatif équitable et de formuler des recommandations précises pour améliorer les textes pertinents, sous l’angle des droits et de l’égalité.



