Devant la commission des secteurs sociaux au Parlement, le ministre de la Santé a défendu mardi la transparence comme principe fondamental dans la gestion des marchés publics et des autorisations liées au médicament. Un message qu’il a voulu clair : l’institution ne dissimule aucune information et considère que le débat parlementaire est le cadre naturel pour traiter des enjeux du secteur pharmaceutique.
Le ministre a replacé ces questions dans une perspective plus large, affirmant que la réforme du système de santé constitue un chantier national stratégique, au cœur du projet de l’État social. Il a appelé à un discours public responsable, à l’abri des surenchères, estimant que l’intérêt du citoyen doit primer sur les polémiques.
Concernant la politique du médicament, il a réaffirmé la volonté du gouvernement de garantir l’autosuffisance en substances vitales et sensibles, en phase avec les orientations stratégiques de renforcement de la souveraineté pharmaceutique et industrielle du Royaume. Une manière de réduire la dépendance aux marchés extérieurs et d’éviter les ruptures d’approvisionnement face aux crises internationales.
Il a précisé que toutes les acquisitions de médicaments se font dans le respect du cadre légal, via le système des marchés publics, encadré par les règles de concurrence, les conditions de participation et les principes d’équité, sous la supervision du ministère des Finances. Il a notamment démenti les accusations liées à l’importation du potassium, en assurant que le marché a été attribué à un producteur local à l’issue d’un appel d’offres rigoureux, et non à un importateur bénéficiant d’une autorisation temporaire.
Sur la question des conflits d’intérêts, le ministre a souligné que les contrats de l’État sont conclus avec des sociétés régies par le droit commercial, et non avec des personnes physiques. Il a plaidé pour la mise en place d’un cadre législatif global sur le sujet, tout en rappelant l’obligation de respecter les lois en vigueur de manière uniforme.
Abordant enfin le régime des autorisations de mise sur le marché des médicaments, il a reconnu les dysfonctionnements du système précédent, mis en lumière par des rapports de contrôle en 2015 et 2021. Ces derniers recommandaient la création d’une agence indépendante. Le gouvernement y a donné suite en instituant l’Agence nationale du médicament et des produits de santé, prévue par la loi 22.10, et placée sous la direction d’un responsable nommé par S.M. le Roi Mohammed VI.
Cette agence est désormais chargée de l’application de la politique nationale du médicament, notamment en matière de souveraineté, de disponibilité, de qualité, de sécurité et de gouvernance. Le ministre a conclu son intervention en laissant la parole au directeur général de l’agence, habilité par la loi à exposer en détail les aspects techniques et réglementaires de ces missions.
