Home Business Maroc : 95 M$ levés par les startups en 2024

Maroc : 95 M$ levés par les startups en 2024

Le Maroc gagne en visibilité sur la scène africaine de l’innovation. Selon le premier rapport national publié par UM6P, les startups marocaines ont levé un total de 94,96 millions de dollars en 2024, une année marquée par un regain d’intérêt des investisseurs et un resserrement autour des secteurs porteurs.

Avec 40 opérations recensées, l’écosystème marocain entre dans le club restreint des six premiers pays du continent en volume de financement. Si Casablanca concentre l’écrasante majorité des investissements, d’autres territoires commencent à émerger dans le radar de l’innovation.

Ce bond s’explique en partie par des levées d’envergure menées par un petit groupe d’acteurs. Trois startups totalisent à elles seules près des deux tiers des fonds levés, incarnant une tendance à la concentration du capital. Le TravelTech tire particulièrement son épingle du jeu, raflant plus de la moitié des investissements. Le rapport évoque aussi l’essor discret mais réel de la DeepTech et de l’AgriTech, deux filières que les investisseurs commencent à considérer comme stratégiques.

Autre enseignement : le Maroc a su préserver un certain dynamisme malgré un contexte régional morose. Le pays attire un intérêt croissant d’investisseurs internationaux, notamment grâce à un socle technologique de plus en plus robuste et à l’implication d’une diaspora entrepreneuriale active.

Mais le rapport ne fait pas l’impasse sur les fragilités persistantes. Le manque d’opérations de sortie reste l’un des points noirs de l’écosystème, tout comme l’absence de financement pour les phases de croissance. Ce déséquilibre structurel risque de freiner l’élan en cours si des réponses concrètes ne sont pas apportées.

Parmi les pistes évoquées pour franchir un cap : l’activation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, le développement d’un marché local des fusions-acquisitions, ou encore une meilleure structuration de l’accompagnement pour les projets à forte intensité technologique.

L’écosystème marocain n’en est plus à ses balbutiements. Il dispose désormais de bases solides pour viser plus haut. À condition, selon les auteurs du rapport, de miser résolument sur la profondeur, l’inclusivité et le passage à l’échelle.

Quitter la version mobile