Dakhla a accueilli, vendredi, un rendez-vous scientifique majeur consacré aux enjeux de l’intelligence artificielle, ses impacts sur la société, la souveraineté technologique et les modèles de développement adaptés au continent africain. Chercheurs, universitaires et experts marocains et étrangers se sont retrouvés à l’École nationale de commerce et de gestion pour la première édition de la Frugal AI Autumn School.
Organisé en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, des institutions académiques nationales et des entreprises internationales, l’événement s’est tenu avec le soutien de la Wilaya de Dakhla-Oued Eddahab, du Conseil régional et de l’Agence du Sud. Cette rencontre s’inscrivait également dans le cadre des célébrations nationales marquant la Marche Verte et l’Indépendance, sur fond de reconnaissance par le Conseil de sécurité de l’ONU de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.
Les discussions ont porté sur le développement d’une IA adaptée aux réalités africaines, à la fois efficace, inclusive et porteuse de souveraineté numérique. L’objectif affiché est clair : structurer un modèle africain de référence, fondé sur les besoins locaux et capable de répondre aux grands enjeux du développement durable.
Pour Aawatif Hayar, présidente du programme Frugal AI for Sustainable Africa, cette dynamique s’est concrétisée par la création d’une coalition nationale en intelligence artificielle, née de la synergie entre plusieurs grandes universités marocaines. Elle a alerté sur la dépendance actuelle aux clouds étrangers et sur l’influence d’algorithmes internationaux parfois en décalage avec les spécificités culturelles du Maroc. D’où la nécessité, selon elle, de développer des algorithmes nationaux au service de secteurs clés comme l’éducation, la santé ou l’aménagement du territoire.
Présent à la rencontre, le professeur canadien Hamadou Saliah-Hassane a salué l’engagement du Maroc en faveur d’une appropriation continentale des transformations numériques. Une ambition partagée par Aziz Sair, directeur de l’ENCG de Dakhla, pour qui cet événement consolide la place de la ville comme plateforme scientifique et académique au rayonnement régional et international.
Au fil des conférences et des ateliers, l’intelligence artificielle a été abordée comme un levier de transformation profonde, en particulier dans les sociétés africaines confrontées à des urgences multiples. Le rendez-vous a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer les synergies entre chercheurs du continent afin de bâtir, ensemble, un socle d’innovation ancré dans les réalités locales.



