À Casablanca, l’ESSEC Business School a réuni mardi soir un large public autour d’un débat consacré à l’avenir du continent africain. À l’origine de la rencontre, un ouvrage au titre volontairement ouvert : Ce qu’attend l’Afrique, signé par Benoît Chervalier. L’événement, organisé dans les locaux de la Maison des Alumni, s’inscrit dans la dynamique de réflexion impulsée par la Chaire Business et Industrie en Afrique, portée par le campus Afrique de l’ESSEC.
Banquier d’affaires, chef d’entreprise et ancien haut cadre de la Banque africaine de développement, Benoît Chervalier connaît le terrain africain pour y avoir travaillé plus de vingt ans dans plus de quarante pays. Son livre, publié aux éditions de l’Aube, interroge les trajectoires possibles du continent dans un contexte de tensions mondiales et de transitions profondes. Il y défend une vision ancrée dans les réalités locales, nourrie d’expériences vécues et d’analyses concrètes.
Le débat a été articulé autour de trois thématiques centrales : l’éducation, la géopolitique et le monde des affaires. Autour de la table, dirigeants d’entreprises, experts, étudiants et anciens de l’ESSEC ont confronté leurs points de vue sur les défis industriels, les mutations technologiques et les stratégies économiques qui dessinent le futur du continent. Le Maroc, cité à plusieurs reprises dans le livre, y est présenté comme une économie frontalière, moteur d’inspiration et laboratoire de solutions africaines.
« Ce livre n’est pas une conclusion, mais une invitation au débat », a affirmé Benoît Chervalier, insistant sur la nécessité de sortir d’une vision monolithique de l’Afrique. Son propos, volontiers critique mais toujours documenté, traverse des sujets aussi sensibles que la réforme du franc CFA, la transition démographique, le rôle de l’intelligence artificielle ou encore la place de l’Afrique dans le G20.
Hicham Sebti, directeur adjoint du campus ESSEC Afrique, voit dans cette conférence un exemple de la vocation du campus : relier la pensée académique aux dynamiques économiques concrètes. Une ambition partagée par les partenaires de la Chaire, comme Vivo Energy Maroc, représentée par Hind Mejjati Alami, qui a souligné l’importance du dialogue entre entreprises, institutions et jeunes talents pour construire une croissance durable.
Fondée en 1907, l’ESSEC Business School dispose aujourd’hui de trois campus internationaux, dont celui de Rabat ouvert en 2017. Avec sa Chaire Business et Industrie en Afrique, lancée début 2025 avec le soutien de plusieurs groupes privés, l’institution veut contribuer à une meilleure compréhension des enjeux industriels africains. Sa seconde promotion entamera son parcours en janvier 2026, ponctué d’un séjour d’immersion à Londres et au Kenya.



