Depuis le début du mois d’octobre, les Marocains établis en Espagne peuvent désormais échanger leur permis de conduire contre un permis espagnol sans avoir à passer d’examen. Une simplification majeure des démarches administratives rendue possible par la mise en place d’une plateforme numérique par la Direction générale du trafic (DGT), dans le cadre d’un accord bilatéral entre Rabat et Madrid.
Jusqu’à présent, obtenir ce document relevait du parcours du combattant. Les demandes s’accumulaient, les délais de rendez-vous s’étiraient sur des mois, et la procédure imposait parfois des examens supplémentaires. Désormais, l’ensemble du processus s’effectue en ligne, avec pour seule contrainte une visite au bureau régional de la DGT pour déposer le permis marocain et récupérer une autorisation provisoire. Le permis définitif est ensuite envoyé par courrier sous quelques jours.
Cette nouvelle procédure concerne l’ensemble des ressortissants issus de pays ayant signé un accord d’échange de permis avec l’Espagne. Le Maroc, partenaire historique, figure parmi les premiers concernés, aux côtés d’autres États d’Afrique du Nord, de Turquie, de Serbie ou d’Amérique latine. Mais c’est la communauté marocaine, l’une des plus importantes du pays, qui en tirera le plus grand bénéfice. Très présente dans les secteurs de la logistique, du transport ou des services, elle pourra profiter de cette mesure pour accéder plus facilement à l’emploi ou régulariser sa situation professionnelle.
Les autorités espagnoles assurent que cette simplification n’entame en rien les exigences de sécurité. Chaque permis est vérifié par voie électronique auprès des services marocains, afin de garantir sa validité et d’éviter toute fraude documentaire. Un équilibre que le gouvernement espagnol, dirigé par Pedro Sánchez, présente comme un exemple de modernisation administrative sans concession sur le contrôle.
Cinq étapes suffisent pour finaliser la demande : dépôt du dossier sur le portail de la DGT, vérification par les autorités marocaines, validation électronique, remise du permis en agence et réception du document final par la poste. Le système promet de réduire drastiquement les files d’attente et d’éliminer les démarches redondantes.
Si plusieurs associations marocaines ont salué cette avancée, des voix critiques en Espagne pointent un possible engorgement du dispositif ou un assouplissement jugé excessif. En réponse, les services concernés rappellent que la mesure vise avant tout à désengorger l’administration, sans abaisser les standards de rigueur. Pour les travailleurs marocains en Espagne, elle représente surtout un pas concret vers une insertion facilitée et un quotidien moins entravé par la bureaucratie.
