Le Maroc multiplie les efforts pour mieux anticiper les risques d’inondation. À la Chambre des représentants, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a détaillé lundi les actions engagées par son Département pour accélérer la mise en œuvre des projets de protection, dans un contexte marqué par des épisodes climatiques de plus en plus extrêmes.
Le ministre a rappelé que le pays reste soumis à une forte variabilité climatique, entre longues périodes de sécheresse et crues soudaines. Les récentes précipitations, accompagnées de chutes de neige sur plus de 55 000 km², ont permis de collecter quelque 482 millions de mètres cubes dans les retenues des barrages. Le taux de remplissage national se situe actuellement autour de 34 %, un volume suffisant pour couvrir les besoins en eau des régions de Fès-Meknès, Souss-Massa, Béni Mellal-Khénifra et de l’Oriental.
Mais ces apports ne doivent pas masquer la persistance de vulnérabilités. À Safi, les inondations récentes ont illustré les limites du dispositif existant. Le barrage censé protéger la ville, situé à 9 kilomètres, n’a recueilli que 200 000 mètres cubes d’eau, bien en deçà de sa capacité de 3,5 millions. Les fortes pluies s’étant concentrées sur la zone urbaine, l’ouvrage n’a pas pu jouer son rôle protecteur.
En réponse, une étude a été lancée pour identifier les mesures à adopter afin d’éviter de tels incidents à l’avenir. Des travaux complémentaires de protection sont également prévus dans la ville.
Le ministre a mis en avant les dispositifs de veille et de communication mis en place à l’échelle nationale, notamment à travers la diffusion de bulletins d’alerte, comme ceux émis les 8 et 9 décembre pour Safi, ou encore via la plateforme en ligne vigilance.marocmétéo.ma, qui met à jour quotidiennement une carte des risques.
Le chantier de révision de l’Atlas national des zones inondables constitue un autre pilier de la stratégie en cours. L’ancien référentiel étant devenu obsolète face aux effets du changement climatique, une nouvelle cartographie est en préparation pour être finalisée en 2026. Elle permettra d’identifier les zones à risque nécessitant des actions spécifiques lors des périodes de fortes précipitations.
Entre 2021 et 2025, pas moins de 33 projets de protection contre les inondations ont été achevés, notamment dans les provinces de Tanger, Nador, Meknès, Marrakech, Taroudant, Tiznit, Boujdour ou encore Sidi Ifni. Quinze autres chantiers sont actuellement en cours dans différentes régions du Royaume, parmi lesquelles Tétouan, Skhirate-Témara, Laâyoune, Chefchaouen ou Figuig.
Un nouveau programme sera également mis en place dès le début de l’année prochaine, en coordination avec les agences des bassins hydrauliques.
Le ministre a enfin souligné les avancées en matière de systèmes d’alerte rapide. Il a cité en exemple les crues survenues en août dans la région d’Ourika, où l’activation du dispositif a permis d’éviter toute perte humaine, démontrant l’efficacité des efforts entrepris pour faire face aux risques hydriques.
