Home Culture L’australopithèque Lucy fait escale à Prague pour sa première exposition européenne

L’australopithèque Lucy fait escale à Prague pour sa première exposition européenne

L’australopithèque Lucy fait escale à Prague pour sa première exposition européenne
L’australopithèque Lucy fait escale à Prague pour sa première exposition européenne

Lucy, l’australopithèque découverte en Éthiopie il y a un demi-siècle, vient de franchir un nouveau cap dans sa longue histoire. Pour la première fois, ses ossements sont présentés en Europe, au Musée national de Prague, où une exposition exceptionnelle s’ouvre lundi.

Cinquante-deux fragments issus de son squelette, dont des dents, un bassin et un fémur, sont arrivés à Prague à la mi-août, soigneusement conditionnés. Jusqu’ici, ces vestiges n’avaient quitté l’Éthiopie qu’à une seule occasion, entre 2007 et 2013, lors d’un séjour aux États-Unis. Leur venue en République tchèque, pour deux mois, constitue un prêt rare du Musée national d’Éthiopie, qui conserve habituellement les restes de Lucy à l’abri des regards, à Addis-Abeba.

À leurs côtés, le public pourra aussi découvrir le squelette de Selam, un jeune australopithèque mort à deux ans et sept mois. Retrouvée en 2000, cette fillette préhistorique aurait vécu quelque 100 000 ans avant Lucy. Elle n’avait, jusqu’à présent, jamais quitté le sol éthiopien.

L’événement, qualifié d’historique par les autorités éthiopiennes, est salué comme une opportunité unique de voir de près ces témoins rares de l’humanité ancienne. Le paléoanthropologue américain Donald Johanson, l’un des découvreurs de Lucy en 1974, fera le déplacement pour l’inauguration, aux côtés du Premier ministre tchèque Petr Fiala et de la ministre éthiopienne du Tourisme Selamawit Kassa.

C’est dans la région de l’Afar, au nord-est de l’Éthiopie, que Johanson et son équipe – parmi lesquels Maurice Taieb, Yves Coppens, Jon Kalb et Raymonde Bonnefille – avaient mis au jour le squelette partiel de cette hominidée bipède, baptisée Lucy en hommage à une chanson des Beatles écoutée durant les fouilles.

Lucy mesurait moins d’un mètre dix, pesait environ 29 kilos et serait morte entre 11 et 13 ans, un âge considéré comme adulte pour son espèce. Sa remarquable conservation et son ancienneté – 3,18 millions d’années – ont profondément renouvelé les connaissances sur l’évolution humaine. Pour Abebaw Ayalew Gella, responsable éthiopien de la protection du patrimoine, Lucy, comme Selam, incarne le rôle central de l’Éthiopie dans l’histoire de l’humanité.

Considérée un temps comme la grand-mère de l’humanité, Lucy est aujourd’hui plutôt perçue comme une cousine lointaine. Son lien direct avec Homo sapiens reste débattu. En 2016, une étude parue dans Nature suggérait qu’elle passait une partie de son temps dans les arbres et serait morte après une chute.

Depuis sa découverte, d’autres fossiles majeurs ont été mis au jour en Afrique. De Toumaï au Tchad, vieux de sept millions d’années, à Ardi, en Éthiopie, daté de 4,5 millions d’années, chacun apporte un nouvel éclairage sur nos origines.

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