L’administration marocaine s’apprête à franchir un nouveau cap dans sa transition numérique. À travers le développement d’un modèle d’intelligence artificielle générative, les autorités veulent alléger les démarches, simplifier les contenus à destination des citoyens et traiter plus efficacement les réclamations via des agents virtuels.
Lundi, à la Chambre des représentants, la ministre déléguée en charge de la Transition numérique, Amal El Fallah Seghrouchni, a détaillé les contours de cette ambition. Ce chantier s’inscrit dans une série d’initiatives portées par son département, dont l’élaboration en cours d’une loi sur l’administration numérique, qui intégrera des règles spécifiques pour encadrer l’usage de l’IA, avec un accent mis sur la protection des données personnelles et la sécurité des systèmes.
L’enjeu dépasse la seule automatisation. Il s’agit, selon la ministre, de rendre les services publics plus accessibles, plus lisibles, plus humains, à l’aide de technologies avancées. Mais l’outil ne suffit pas : le gouvernement entend accompagner cette mutation par un programme de formation à grande échelle. Des sessions sont prévues pour les agents de l’administration comme pour le grand public, en particulier les jeunes.
Des dispositifs éducatifs ciblés sont déjà en place pour les 8-18 ans, afin de les initier au numérique et à l’intelligence artificielle. L’Institut Al Jazari, centre d’excellence dédié à ces enjeux, sera progressivement étendu à l’ensemble du territoire. Deux premiers déploiements sont attendus dans les régions de Guelmim-Oued Noun et de l’Oriental.
Si les technologies évoluent vite, la ministre a rappelé une ligne claire : l’IA, aussi puissante soit-elle, ne se substituera pas aux compétences humaines. Elle doit au contraire leur servir d’appui. Dans le public comme dans le privé, c’est le capital humain qui reste au cœur de la transformation.