La néobanque britannique Revolut, valorisée à 65 milliards de dollars et considérée comme la fintech la plus en vue en Europe, envisage de faire du Maroc sa première base en Afrique. Son conseil d’administration doit se rendre à Rabat en octobre pour présenter officiellement son projet d’implantation, après plusieurs échanges techniques tenus cet été avec Bank Al-Maghrib.
L’information a été confirmée par le wali de la banque centrale, Abdellatif Jouahri, à l’issue de la réunion trimestrielle du Conseil. Il a rappelé que l’obtention d’un agrément bancaire reste soumise à des critères stricts, parmi lesquels la solidité du projet, la conformité réglementaire et la contribution attendue à l’économie nationale. « Nous ne pouvons pas permettre à un nouvel acteur de déstabiliser le marché », a-t-il prévenu, en soulignant que Revolut n’a obtenu que des licences partielles dans certains pays.
En parallèle, la fintech prépare déjà son arrivée. Elle a mandaté des chasseurs de têtes pour recruter son équipe locale et a nommé Amine Berrada, ancien cadre de la Banque mondiale, d’Uber et de Bpifrance, comme premier dirigeant au Maroc.
Si son agrément est validé, Revolut introduira son modèle freemium, mêlant services bancaires à coût réduit et transferts transfrontaliers rapides. Une offre qui pourrait séduire une clientèle jeune et numérique, mais aussi renforcer la compétitivité du marché des envois de fonds de la diaspora, évalués à plus de 117 milliards de dirhams en 2024.
Reste que l’arrivée de Revolut pose la question de l’adaptation du cadre réglementaire marocain, notamment sur la protection des consommateurs, la confidentialité des données et la lutte contre la fraude. Autant de points sur lesquels Bank Al-Maghrib entend se montrer vigilante.
La visite prévue en octobre pourrait donc être décisive et marquer une étape clé dans la transformation numérique et concurrentielle du secteur bancaire marocain.