Le Festival National des Arts Populaires a repris possession de son écrin historique. Pour sa 54ᵉ édition, ouverte le 3 juillet, Marrakech a renoué avec le faste de cette manifestation emblématique en investissant à nouveau le Palais El Badiî, véritable mémoire de pierre du Royaume.
Dès les premières heures, la ville s’est laissée emporter par une parade haute en couleur qui a traversé l’avenue Mohammed V pour gagner la place Jemaa el-Fna. De troupes folkloriques en musiciens traditionnels, de costumes étincelants en danses rituelles, cette déambulation festive a offert un panorama vivant des arts populaires marocains.
Organisée par l’Association Le Grand Atlas, en partenariat avec les institutions locales et nationales, cette édition anniversaire ne se contente pas de revisiter le passé. Placée sous le signe des « patrimoines immatériels en mouvement », elle inscrit les arts populaires dans une dynamique d’ouverture et de renouvellement. Trois nouvelles scènes viendront cette année enrichir le dispositif, invitant des publics plus larges à découvrir ou redécouvrir ces expressions artistiques profondément enracinées.
Le retour du festival au Palais El Badiî, berceau de sa création, n’est pas anodin. Dans ce site emblématique, les chants ancestraux, les gestes chorégraphiés et les sonorités venues des quatre coins du pays résonnent avec une intensité rare. La première soirée a donné le ton en convoquant autant la ferveur populaire que la majesté des lieux.
Moment fort de cette édition, l’hommage rendu à Saïda Charaf souligne ce lien précieux entre transmission et création. Une manière d’illustrer que ces arts populaires, loin de s’immobiliser dans le temps, continuent de dialoguer avec leur époque.
Jusqu’au 7 juillet, Marrakech vibrera ainsi au rythme de traditions séculaires, célébrant les héritages vivants qui font l’âme du Maroc.