Entre rythmes sacrés et spiritualité vivante, le Festival des Musiques Sacrées du Monde 2025 rend hommage à l’Afrique, puissance de transmission et creuset de renouveau.
Fès n’oublie jamais d’où elle vient. À travers ses ruelles chargées d’histoire, ses places ouvertes à la parole et ses scènes musicales vibrantes, la cité idrisside regarde le monde sans jamais tourner le dos à l’Afrique. Pour cette 28e édition du Festival des Musiques Sacrées du Monde, la programmation rend un hommage appuyé au continent africain, porteur d’héritages immenses et d’élans créatifs puissants.
C’est une Afrique plurielle, vivante et résolument tournée vers l’avenir qui s’invitera à Fès du 16 au 24 mai. Depuis les rituels soufis de l’Océan Indien jusqu’aux transes griotiques de l’Afrique de l’Ouest, en passant par le Zaouli de Manafla en Côte d’Ivoire ou les Tambours du Burundi, les scènes du théâtre de verdure Jnan Jbil et de Bab Makina vibreront au rythme des traditions vivantes du continent. Plus qu’un hommage, une reconnaissance. Car au cœur du sacré, l’Afrique est une mémoire qui bat encore et toujours.
Le samedi 17 mai en sera un parfait exemple : la journée débutera par les Rituels Soufis du Deba de Mayotte et l’ensemble Al Areej du Sultanat d’Oman, pour se poursuivre avec les puissants Tambours du Burundi. Et le samedi 24 mai, le festival culminera avec la Grande Nuit des Griots, un voyage musical et symbolique des royaumes Ashanti à l’Empire Mandingue, incarnant les voies orales, les épopées chantées et la force de la parole.
Ce choix artistique s’inscrit pleinement dans la vision marocaine d’une coopération culturelle Sud-Sud, chère à Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il ne s’agit pas d’un simple clin d’œil géographique, mais d’une démarche assumée, où la diplomatie culturelle sert un projet de société, une idée du vivre-ensemble, une reconnaissance des cultures africaines comme socles de futur.
Et l’Afrique ne sera pas uniquement présente sur scène. Elle s’invitera aussi dans les débats du Forum du festival, où chercheurs, penseurs et artistes aborderont les renaissances culturelles sous l’angle des mémoires partagées, des transmissions intergénérationnelles et des futurs en construction. Car à Fès, l’Afrique est bien plus qu’un continent : elle est une énergie, un battement de cœur universel.
Dans cette ville née d’un brassage de peuples, ouverte sur le désert comme sur la mer, l’Afrique revient en majesté. Elle n’est pas l’invitée du festival. Elle en est l’âme. Et chaque tambour qui résonnera à Fès sera comme un appel, une prière, un chant de renouveau venu du Sud.