La start-up américaine Perplexity, basée à San Francisco, propose un nouveau modèle de partenariat avec les médias, fondé sur le partage des revenus générés par son assistant d’intelligence artificielle. Une enveloppe initiale de 42,5 millions de dollars est dédiée à cette initiative, qui vise à rémunérer les éditeurs dont les contenus sont utilisés par l’IA de l’entreprise.
Le programme repose sur un abonnement mensuel baptisé « Comet Plus », fixé à cinq dollars, qui donnera accès aux contenus des médias partenaires. Les revenus générés seront redistribués à hauteur de 80 % aux éditeurs participants, le reste étant conservé par Perplexity pour couvrir les frais techniques liés à l’infrastructure informatique.
Selon la société, les éditeurs seront rémunérés en fonction de trois types d’usage : les clics vers leurs sites depuis les réponses générées par l’IA, l’accès aux articles par les robots de Perplexity, et l’utilisation des contenus dans la réalisation de tâches complexes par l’assistant.
Le lancement de ce modèle coïncide avec la préparation d’un navigateur baptisé Comet et d’un assistant IA personnel, sans qu’une date de mise en service n’ait encore été annoncée.
Cette annonce intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les éditeurs de presse et les entreprises du secteur de l’IA générative, accusées d’utiliser des contenus journalistiques sans autorisation ni compensation. Plusieurs accords ont toutefois été signés récemment : OpenAI s’est alliée à News Corp, Axel Springer ou Le Monde, Google avec Associated Press, Mistral avec l’AFP, et Amazon avec le New York Times.
Mais les litiges persistent. En 2024, le Wall Street Journal et le New York Post ont engagé des poursuites contre Perplexity, accusant la jeune pousse de puiser dans leurs contenus pour alimenter ses réponses. Reddit a de son côté porté plainte contre Anthropic pour des motifs similaires.
Face à cette multiplication de conflits, Perplexity tente donc de positionner son offre comme une alternative plus équitable, dans un secteur encore en quête d’un modèle économique viable pour l’utilisation des contenus de presse à l’ère de l’intelligence artificielle.