L’Afrique devra mobiliser chaque année près de 30 milliards de dollars supplémentaires pour faire face aux défis liés à l’accès à l’eau potable et aux systèmes sanitaires. Ce constat a été partagé à l’issue du Sommet africain sur l’eau, qui vient de s’achever au Cap, en Afrique du Sud.
Selon un rapport cité au cours des discussions, 35 % de la population du continent reste encore privée d’eau potable. Les participants ont insisté sur l’urgence d’engager des investissements massifs dans ce domaine, appelant les États africains à faire de l’eau une priorité nationale et continentale.
Au-delà du manque de financements internationaux, les freins structurels internes ont également été pointés du doigt. L’accès au crédit, notamment pour les opérateurs nationaux, reste difficile. À cela s’ajoute le poids des taux d’intérêt élevés, qui compliquent la mise en œuvre de projets de grande envergure.
Olufunke Cofie, directrice régionale pour l’Afrique au sein de l’Institut international de gestion de l’eau (IWMI), a souligné que cette première rencontre continentale axée sur l’investissement dans l’eau a permis de dresser un état des lieux précis et de poser les bases d’un engagement collectif. Elle a indiqué qu’une déclaration finale avait été adoptée, appelant les pays africains à intensifier leurs efforts et à combler les insuffisances financières dans ce domaine.
Cette déclaration met en avant la résilience climatique comme enjeu prioritaire, ainsi que la nécessité de soutenir les populations vivant dans des zones non desservies. Une demande a également été formulée pour que le prochain sommet du G20 inscrive clairement l’investissement dans l’eau parmi ses priorités.
Les intervenants ont rappelé que pour garantir un accès durable à l’eau à l’ensemble des Africains, une approche combinant financement public, contribution des usagers et soutien des partenaires internationaux serait indispensable. Ils ont aussi insisté sur l’importance de lier cette question à celle de l’adaptation climatique, les épisodes de sécheresse ou d’inondations compromettant régulièrement les infrastructures existantes.
Le sommet s’est tenu en présence de nombreux responsables africains et vise à relancer le programme d’investissement de l’Union africaine pour le secteur, l’Africa Water Investment Program (AIP).