Dans le silence des murs clos, ils sont 962 à avoir franchi, cette année, le seuil symbolique du baccalauréat. Pour ces femmes et ces hommes incarcérés, ce diplôme sonne comme une revanche douce, une promesse de recommencement. La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion a confirmé ce chiffre lundi, saluant un taux de réussite global de 53,44 %, en progression notable par rapport à l’année précédente.
Parmi eux, 322 ont obtenu leur diplôme avec mention, certains jusqu’à « Très bien ». Ces résultats traduisent un engagement profond, souvent arraché à la solitude, à la culpabilité, au poids d’un passé. Chaque copie rendue, chaque note obtenue, raconte un chemin intérieur, un effort de reconquête de soi.
L’administration pénitentiaire insiste sur la portée de ce parcours, qu’elle inscrit dans une vision de réinsertion par le savoir. L’enseignement en milieu carcéral n’est pas qu’un programme éducatif, il devient un acte de foi en la possibilité d’un avenir. Dans ce cadre, le partenariat établi avec le ministère de l’Éducation nationale prend toute sa dimension.
Année après année, le dispositif s’étoffe. Les taux de réussite augmentent, les mentions se multiplient, et derrière les chiffres se dessine une volonté de transformation. Apprendre, progresser, croire que la dignité peut renaître par l’effort, voilà ce que révèlent ces réussites.
Ce baccalauréat derrière les barreaux n’est ni une fin en soi ni un simple examen. C’est une respiration. Un geste de vie dans un espace suspendu. C’est aussi un rappel que l’école, même derrière les murs, peut redevenir un lieu de possibles.