À Rabat, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a lancé jeudi une nouvelle plateforme numérique dédiée au suivi des décès maternels. Baptisée SSDMAR, cette initiative marque un tournant dans la stratégie de santé publique, en proposant un dispositif moderne, structuré et orienté vers la prévention.
L’objectif affiché est de renforcer la qualité de l’accompagnement des femmes enceintes et des nouveau-nés, et de prévenir les décès évitables à chaque étape du parcours de soins. Le système permettra une analyse fine des situations, une cartographie des risques et une coordination accrue entre les différents niveaux de décision.
Le ministre de la Santé, Amine Tehraoui, a salué cette avancée comme une étape importante dans la réforme du secteur, menée sous l’impulsion des Hautes Directives de S.M. le Roi Mohammed VI. Il a mis l’accent sur le caractère structurant de cette plateforme, qui s’inscrit dans un effort global de modernisation des infrastructures et d’amélioration de l’accès aux soins dans toutes les régions.
Conçu comme un levier de transformation, le SSDMAR repose sur un modèle intégré de gouvernance sanitaire. Azzedine Bouzid, chef du service de la protection de la santé maternelle et infantile, a souligné qu’il s’agit d’un outil opérationnel capable d’initier une dynamique d’amélioration continue, fondée sur des données fiables et partagées.
Le Maroc a déjà accompli des progrès significatifs dans ce domaine. Entre 2010 et 2018, le taux de mortalité maternelle est passé de 112 à 72,6 décès pour 100 000 naissances vivantes, et la mortalité néonatale a été réduite de près de 40 %. Ce nouveau dispositif vise à consolider ces avancées, tout en créant les conditions d’un suivi durable et équitable sur l’ensemble du territoire.
À travers cette plateforme, le ministère espère donner un nouvel élan à la lutte contre les décès maternels, en plaçant la transparence, la réactivité et la qualité des soins au cœur de son action.



