Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, effectue ce lundi une visite éclair à Rabat. Une étape courte mais stratégique, centrée sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit.
Arrivé la veille dans la capitale marocaine, Bruno Retailleau ne passera que quelques heures sur le sol marocain. Ses échanges avec les autorités locales porteront sur des dossiers sensibles : la lutte contre l’immigration clandestine, le trafic de drogue, le crime organisé et les procédures de réadmission des migrants en situation irrégulière.
Cette visite s’inscrit dans un contexte diplomatique plus apaisé entre Paris et Rabat. Depuis l’été 2024, les relations bilatérales se sont nettement réchauffées, suite à la reconnaissance officielle par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Un geste qui a permis de tourner la page de plusieurs années de tensions, notamment sur les questions migratoires.
Le déplacement de Retailleau intervient aussi sur fond de crispations régionales. L’Algérie, en désaccord avec la position française sur le Sahara, a récemment exigé le départ de douze fonctionnaires français de son territoire. Une décision qui traduit un climat diplomatique tendu entre Alger et Paris, en contraste avec le rapprochement franco-marocain.
La visite du ministre français fait suite à celle d’Emmanuel Macron en octobre dernier, durant laquelle un « partenariat renforcé » avec le Maroc avait été annoncé, notamment pour intensifier les efforts communs contre les réseaux de passeurs et les trafics transnationaux.
Parmi les sujets clés abordés aujourd’hui figure la question des laissez-passer consulaires, nécessaires au renvoi vers le Maroc de certains ressortissants en situation irrégulière en France. Leur délivrance, souvent tardive ou absente, constitue un point de blocage récurrent dans la politique française de réadmission. À l’issue de six mois à la tête du ministère, Bruno Retailleau souhaite désormais « consolider les avancées obtenues avec le Maroc » sur ce sujet.
Ce bref déplacement traduit ainsi la volonté des deux pays d’ancrer leur rapprochement dans des coopérations concrètes, au moment où les enjeux migratoires et sécuritaires restent plus que jamais au cœur des priorités régionales.