Le Maroc disposera de son propre pavillon national à la Biennale d’art de Venise en 2026. Le pays fera son entrée sur cette scène artistique majeure avec un projet porté par l’artiste Amina Agueznay et la curatrice Meriem Berrada. Intitulée « Asǝṭṭa », cette proposition artistique a été retenue à l’issue d’un appel à projets lancé par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.
Le projet s’appuie sur une démarche immersive, mêlant tissage, sculpture textile et matériaux organiques. Il explore les formes muettes de la mémoire à travers les gestes artisanaux, en particulier ceux transmis par les femmes. L’œuvre s’inscrit dans une réflexion sur la manière dont les savoir-faire traditionnels peuvent nourrir un langage contemporain, entre création plastique et récit collectif.
Amina Agueznay, architecte de formation, est connue pour son travail à la croisée des disciplines, où elle associe techniques ancestrales et expression artistique. Depuis plusieurs années, elle mène un dialogue créatif avec des artisanes rurales, cherchant à faire émerger de nouveaux récits enracinés dans les territoires. À ses côtés, Meriem Berrada, directrice artistique du MACAAL à Marrakech, apporte une solide expérience dans la mise en récit des arts africains contemporains.
Le jury, présidé par Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées, a salué la cohérence artistique du projet, son inscription dans le thème « In Minor Keys » et sa capacité à faire dialoguer héritage et modernité. Parmi les 29 candidatures reçues, « Asǝṭṭa » s’est distingué par la force de sa proposition et son ancrage territorial.
La Biennale de Venise se tiendra du 9 mai au 22 novembre 2026. Le pavillon marocain y défendra une vision artistique sensible, profondément enracinée dans les gestes et les mémoires invisibles.
