À Paris, les artisanes marocaines trouvent un nouvel écho à leur talent. L’exposition « Le Maroc au féminin », lancée ce vendredi au siège de la Chambre des métiers et de l’artisanat d’Île-de-France, marque le point d’orgue de la troisième édition de la Semaine des femmes artisanes du Royaume du Maroc (SEFARM PARIS 2025).
Broderies raffinées, tissages traditionnels, cuir, bijoux, vannerie ou motifs revisités : les créations exposées témoignent d’un savoir-faire hérité, maîtrisé et constamment réinventé par des femmes venues de toutes les régions du Royaume. L’exposition reste ouverte au public jusqu’au 18 décembre.
Derrière cette vitrine, une volonté claire. « Il s’agit de faire dialoguer l’artisanat marocain avec les standards du luxe international, tout en valorisant la créativité et la technicité de ces femmes », souligne Fawzia Talout Meknassi, présidente du Réseau REFAM Dar Maalma, initiateur de l’événement côté marocain. L’organisation agit en partenariat avec l’association française APPAR et la Chambre des métiers d’Île-de-France.
L’initiative bénéficie du soutien des ministères de la Culture des deux pays. Une douzaine d’artisanes marocaines y participent, dans un programme mêlant formation, exposition et échanges professionnels. L’un des volets les plus attendus prévoit des masterclass au sein de maisons emblématiques comme Chanel ou Louis Vuitton, encadrées par des spécialistes du design, de la gestion et des métiers du luxe.
Le but affiché est de permettre aux artisanes marocaines de gagner en visibilité, de perfectionner leurs techniques et de mieux structurer leur activité. « Elles ont un savoir remarquable, mais manquent souvent d’accès aux circuits de valorisation et de distribution », explique Franck Clère, président de SEFARM PARIS. Des points de vente temporaires sont prévus dans plusieurs quartiers parisiens pour faciliter la commercialisation directe.
Le président de la CMA Île-de-France, Francis Bussière, se dit prêt à intégrer ces créatrices dans les parcours de formation de son institution. « Le potentiel est énorme. Nous voulons les accompagner sur le plan technique, mais aussi commercial. »
Derrière ces rencontres, il y a aussi l’ambition d’un dialogue culturel durable. Une table ronde internationale, organisée avec le soutien de l’UNESCO, portera sur les liens entre luxe parisien et savoir-faire marocain. L’occasion d’interroger les dynamiques de transmission, les enjeux du renouveau artisanal, et le rôle moteur des femmes dans l’économie créative.
