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Crypto-actifs : usage massif au Maroc, cadre légal quasi absent

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Le Maroc figure au 58e rang mondial dans l’édition 2025 du rapport «The World Crypto Rankings», publiée par Bybit en collaboration avec DL Research. Cette étude, qui analyse l’adoption des crypto-actifs dans 79 pays, croise 28 indicateurs pour évaluer à la fois les usages, l’environnement réglementaire, l’intégration institutionnelle et la visibilité culturelle.

Sans surprise, les économies les plus avancées dominent le classement, grâce à un encadrement juridique clair, des politiques publiques actives et un écosystème numérique structuré. Singapour arrive en tête, suivi des États-Unis, de la Lituanie, de la Suisse et des Émirats arabes unis.

Dans ce paysage, le Maroc se distingue par une adoption bien réelle mais freinée par un cadre institutionnel encore peu abouti. Si l’usage des crypto-actifs y progresse, notamment pour les échanges, les paiements et les transferts de valeur, les infrastructures réglementaires restent embryonnaires.

L’analyse par sous-indicateurs met en lumière un contraste marqué. Le Royaume se classe 24e au monde sur l’usage transactionnel, et affiche la même position pour le taux de détention de crypto-actifs dans la population. Sur les plateformes d’échange centralisées, il atteint même la 23e place en termes de valeur reçue, signe d’une activité dynamique malgré les contraintes en vigueur.

Les «stablecoins» occupent une place centrale dans ces usages. Rapportés à la taille de l’économie, les flux en actifs numériques adossés à des devises stables placent le Maroc parmi les pays les plus actifs sur cet indicateur, ce qui confirme leur rôle structurant dans les pratiques locales.

À l’inverse, la préparation institutionnelle du pays figure parmi les plus faibles du classement. Le Maroc est classé 72e pour la clarté de son cadre réglementaire, et chute à la 77e place sur la préparation globale des institutions. Ce décalage entre la pratique et la régulation freine l’émergence d’un marché formel et limite l’entrée d’acteurs institutionnels.

Cette situation n’est pas isolée. Elle reflète un phénomène observé dans plusieurs économies émergentes, où la demande progresse plus vite que les politiques publiques. Dans la région MENA, le Maroc illustre ce déséquilibre, à rebours des pays du Golfe, où l’adoption des crypto-actifs repose davantage sur l’innovation financière et l’investissement structuré.

La publication récente, par le ministère de l’Économie et des Finances, d’un avant-projet de loi sur l’encadrement des crypto-actifs, le 31 octobre dernier, pourrait marquer un tournant. Elle ouvre la voie à une régulation plus claire, susceptible de consolider les usages existants et de faciliter une intégration progressive dans le système financier formel.

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