À Rabat, le 1er décembre, le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale a marqué la Journée mondiale de lutte contre le sida par une cérémonie nationale présidée par le ministre Amine Tehraoui. L’événement, organisé également à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le VIH, a mis l’accent sur une approche intégrée combinant réduction des risques, traitement à la méthadone et accompagnement psychosocial.
Le Maroc maintient son engagement dans la lutte contre le VIH, avec pour cap l’atteinte des objectifs 95-95-95 définis par l’OMS. Ce cap s’inscrit dans un cadre stratégique plus large, incluant la mise en œuvre de la Stratégie nationale des droits humains en matière de VIH, tuberculose et hépatite virale 2024-2030, élaborée en collaboration avec le Conseil National des Droits de l’Homme, ainsi que le Plan national de lutte contre les addictions.
Devant un parterre de représentants institutionnels, d’ONG et d’acteurs de la société civile, le ministre a rappelé l’importance de maintenir la mobilisation face au VIH, dans une démarche de santé publique adossée aux principes des droits humains. Il a salué les avancées obtenues et souligné l’enjeu de renforcer la sensibilisation autour des réponses existantes, en valorisant les dispositifs communautaires et les efforts des différents partenaires.
Parmi les institutions présentes figuraient notamment les ministères de l’Intérieur et de la Justice, la Présidence du Ministère public, le Conseil National des Droits de l’Homme, la DGSN, ainsi que des parlementaires. Cette rencontre a permis de partager les progrès réalisés, d’examiner la situation épidémiologique et de débattre des perspectives en matière de prévention et de prise en charge.
Le Maroc affiche des résultats encourageants. En douze ans, les nouvelles infections ont reculé de 22 %. Huit personnes vivant avec le VIH sur dix connaissent aujourd’hui leur statut, et la couverture par les traitements antirétroviraux atteint désormais 95 %. La transmission du virus de la mère à l’enfant est en nette diminution.
Sur le volet de la réduction des risques liés à l’usage de drogues injectables, le Royaume a mis en place une stratégie proactive. En 2023, la prévalence du VIH dans cette population est tombée à 5,3 %, contre 7,1 % en 2017. Près de 90 % des usagers ont accès aux services de prévention, avec une moyenne annuelle de 104 seringues distribuées par personne. Plus de 1 800 bénéficient d’un traitement de substitution, en nette hausse depuis le lancement du programme.
Le Plan stratégique intégré 2024-2030 prévoit une extension ambitieuse des services. Il vise notamment à assurer un accès à la prévention à 95 % des populations exposées, à offrir un accompagnement intégré à 165 000 personnes, à atteindre 4 000 patients sous méthadone et à fournir un traitement antirétroviral à plus de 21 000 personnes. Le dispositif inclut également 1,6 million de tests VIH annuels, dont 600 000 destinés aux femmes enceintes, ainsi qu’un dépistage élargi pour les hépatites virales, avec 2,5 millions de personnes ciblées et 10 500 prises en charge.
Tous les services liés au dépistage, au traitement et au suivi sont accessibles gratuitement dans les établissements relevant du ministère, conformément aux principes d’équité et de respect des droits de chaque personne vivant avec le VIH.


