Face aux récents actes de vandalisme ayant visé des commerces et des petits projets dans plusieurs villes du Royaume, la Confédération marocaine des très petites, petites et moyennes entreprises (TPE-PME) a exprimé sa solidarité avec les victimes et a appelé à des mesures urgentes pour les soutenir.
Dans un communiqué publié ce week-end, la Confédération a d’abord réaffirmé sa compréhension et son soutien aux revendications légitimes exprimées lors des manifestations pacifiques des 27 et 28 septembre, portées par la jeunesse marocaine (GENZ212). Ces mobilisations, souligne l’organisation, traduisent les aspirations profondes des citoyens à une meilleure éducation, à des services de santé renforcés, à plus d’équité sociale et à une lutte effective contre la corruption.
Tout en saluant ce mouvement pacifique, la Confédération a fermement condamné les violences et les destructions perpétrées par une minorité de fauteurs de troubles. Plusieurs commerces, ateliers et véhicules de petits entrepreneurs ont été saccagés, de même que des établissements bancaires, des institutions publiques et des équipements urbains.
Les conséquences pour les petits entrepreneurs sont jugées dramatiques. Beaucoup ont vu leurs projets anéantis, leurs sources de revenu perdues et leurs espoirs d’autonomie financière compromis. La Confédération souligne que ces incidents frappent une catégorie déjà fragilisée par le manque de financement, l’accès restreint aux marchés publics, la hausse de la fiscalité, la corruption et l’endettement.
Des témoignages recueillis par l’organisation illustrent la gravité de la situation : un jeune artisan en service militaire dont l’atelier a été pillé, une coiffeuse veuve ayant perdu son salon, ou encore des dizaines de petits commerçants dont les boutiques et véhicules ont été détruits sans qu’ils disposent d’assurance pour couvrir leurs pertes.
La Confédération alerte sur les répercussions économiques et sociales de ces événements. Elle évoque des pertes matérielles importantes, une aggravation du chômage et une érosion de la confiance des entrepreneurs dans la stabilité du climat des affaires. Elle estime qu’une atteinte à la viabilité des petites entreprises, qui représentent plus de 98 % du tissu économique national et 83 % des emplois, constitue une menace directe pour la paix sociale.
L’organisation appelle le gouvernement à intervenir rapidement pour indemniser les victimes à travers des mécanismes tels que l’Initiative nationale pour le développement humain, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement ou encore le Fonds des catastrophes. Elle demande également des mesures fiscales et financières exceptionnelles, incluant des prêts sans intérêt, des facilités de paiement et un rééchelonnement des dettes.
La Confédération plaide enfin pour une enquête approfondie afin d’identifier les responsables des violences, pour un renforcement de la sécurité des petites entreprises et pour l’ouverture d’un dialogue national inclusif autour des causes profondes des protestations.
Dans son message de clôture, la Confédération TPE-PME exprime sa solidarité totale envers les entrepreneurs touchés et réaffirme sa détermination à défendre leurs droits. Elle appelle l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux à unir leurs efforts pour préserver la stabilité, soutenir l’économie nationale et promouvoir une justice économique et sociale durable.