Un vaccin expérimental mis au point en Russie, baptisé Enteromix, fait parler de lui dans le monde scientifique. Présenté comme un traitement anticancer personnalisé, il aurait montré une efficacité totale lors de premiers essais cliniques, selon la presse locale.
Conçu sur la base de la technologie de l’ARN messager, Enteromix vise à entraîner le système immunitaire à reconnaître et détruire les cellules tumorales. Contrairement à la chimiothérapie, qui attaque indistinctement les cellules saines et malades, cette approche se concentre uniquement sur les cellules cancéreuses. Les chercheurs expliquent que des virus inoffensifs sont également mobilisés pour renforcer la réponse immunitaire.
Les résultats rapportés évoquent une régression, voire la disparition, de certaines tumeurs, sans effets secondaires graves signalés. L’essai n’a toutefois porté que sur un groupe restreint d’une cinquantaine de patients, dans le cadre d’une phase I destinée avant tout à évaluer la sécurité du traitement. Des études à plus grande échelle seront nécessaires pour confirmer son efficacité sur d’autres cancers et sur une population plus large.
Le vaccin est encore en attente d’autorisation par le ministère russe de la Santé. S’il venait à être approuvé, la Russie pourrait être le premier pays à proposer un vaccin anticancer individualisé.
L’annonce a suscité un vif intérêt à l’international, mais les experts appellent à la prudence. Plusieurs rappellent que le cancer n’est pas une maladie unique mais un ensemble de pathologies très différentes, et qu’un traitement efficace sur un type de tumeur peut se révéler inefficace sur d’autres. L’histoire médicale est également jalonnée de thérapies jugées révolutionnaires qui n’ont pas résisté aux phases cliniques avancées.
Si Enteromix confirme ses promesses, il pourrait transformer la prise en charge du cancer, en alliant efficacité, tolérance et personnalisation. Mais à ce stade, il ne s’agit que d’un premier pas, dont la portée devra être confirmée par de nouvelles études.