À Nairobi, Leila Benali a défendu jeudi la création d’un cadre africain en matière de critères ESG pour encadrer l’exploitation des minéraux critiques, essentiels à la transition énergétique. La ministre marocaine de la Transition énergétique s’exprimait lors d’un panel organisé dans le cadre de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement.
Face aux défis de l’avenir, elle a rappelé l’ampleur des besoins : plus de 42 minéraux et matériaux seront nécessaires pour mener à bien la transition. « Dans les trente prochaines années, nous devrons extraire davantage que ce qui a été extrait depuis le début de l’humanité », a-t-elle averti.
Le Maroc propose dans ce cadre un corridor baptisé OTC, pour « Origine, Transit, Certification », appuyé par un référentiel ESG pensé pour l’Afrique et élaboré par les ministres africains des mines. L’objectif est de sécuriser le financement des activités d’extraction et de transformation sur le continent.
Le Royaume collabore également avec le Centre africain de développement minier pour harmoniser les politiques publiques, améliorer la traçabilité et renforcer la gouvernance dans les chaînes d’approvisionnement.
Leila Benali a par ailleurs mis en avant l’Initiative Atlantique lancée par le Roi Mohammed VI, conçue comme un levier d’intégration régionale et de coopération Sud-Sud. Elle y voit une opportunité logistique pour acheminer les minerais extraits et transformés localement via les ports de l’Atlantique, au bénéfice de l’ensemble du continent.
Cette intervention s’inscrivait dans le cadre des travaux de la CMAE-20, ouverte mercredi au siège du Programme des Nations unies pour l’environnement, et à laquelle participe une délégation marocaine conduite par la ministre. La conférence se déroule sous le thème « Quatre décennies d’action environnementale en Afrique : réflexion sur le passé et imagination de l’avenir ».
