Les transferts des Marocains résidant à l’étranger enregistrent une légère baisse. Cumulés à fin mai, ces envois s’élèvent à 45,65 milliards de dirhams, en recul de 2,8 % sur un an, selon les dernières statistiques de l’Office des Changes. Une inflexion modeste, mais qui rompt avec la dynamique soutenue des dernières années.

Longtemps portés par une forte mobilisation des diasporas en période post-pandémie, ces flux s’étaient installés à des niveaux record, devenant un des premiers pourvoyeurs de devises pour le Royaume. Leur contribution dépasse régulièrement les recettes touristiques et rivalise avec les investissements étrangers.

Derrière ce ralentissement, plusieurs facteurs sont à l’œuvre. L’environnement économique mondial, d’abord, reste fragile. Inflation persistante, pressions sur le pouvoir d’achat dans les pays d’accueil, resserrement des conditions financières… autant d’éléments susceptibles de peser sur la capacité d’épargne des expatriés.

Pour les autorités marocaines, ces fonds jouent un rôle stabilisateur, alimentant à la fois la consommation, l’épargne et les réserves en devises. Un léger tassement, s’il se confirme, pourrait obliger à ajuster certaines équations macroéconomiques, notamment à l’heure où le déficit commercial continue de s’alourdir.

À fin mai, celui-ci atteint 133,07 milliards de dirhams, en hausse de 15,1 % par rapport à la même période l’an dernier. Les importations progressent de 7,4 %, les exportations de 2,8 %, faisant reculer le taux de couverture à 59,9 %.

Dans ce contexte tendu, d’autres signaux viennent toutefois compenser. Le tourisme continue sa remontée avec 45,12 milliards de dirhams de recettes (+8,5 %). Même dynamique pour les investissements directs étrangers, en forte progression (+41,7 %), tirés par une nette hausse des entrées de capitaux.